Cours à distance
CaD Cinéma
CaD_3#2
LA BANDE SONORE
Les différents types de sons d'une bande sonore
La notion de timbre
Toute source sonore possède des caractéristiques singulières que l’on peut décrire par un vocabulaire adapté.
Le timbre est le visage du son, l’expression de sa personnalité. Il nous permet de reconnaître et de mémoriser les sons qui nous entourent.
Cela s’applique plutôt aux sons complexes, musicaux ou vocaux, comportant plusieurs dimensions :
-
la couleur
vent chaud du désert / vent froid des montagnes -
le grain
son rugueux / son doux -
la hauteur
basses fréquences / hautes fréquences -
le poids
ambiance ville lourde / tombée de neige légère -
la distance
champ direct / champ réverbéré - l’intensité
son intense / son faible - la dynamique
différence entre niveau faible et niveau fort
La voix humaine et comment l’enregistrer
La voix humaine est la source sonore principale d’un film.
La voix humaine est très expressive, au point qu’une personnalité doit autant à sa présence vocale qu’à son allure physique.
On choisit rarement un acteur ou une actrice pour le son de sa voix, alors que le charisme d’un individu doit beaucoup à sa présence vocale. Un acteur qui maîtrise son jeu vocal peut exprimer un ensemble très subtil de sentiments.
L’enregistrement d’une voix impose de comprendre ses caractéristiques afin de choisir et utiliser le micro qui convient et son meilleur placement dans l’espace.
La voix humaine provient de la vibration des cordes vocales, situées au fond de la gorge.
Celles-ci produisent un son utilisant comme résonateur l’ensemble des cavités de la tête, diffusé à travers les orifices du nez et de la bouche. Le timbre d’une voix est donc directement lié à la morphologie. Les mots sont ensuite formés dans le mouvement des lèvres et de la langue.
Capture de la voix par le dessus
Si on place un micro au-dessus de la tête, on favorise les émissions du nez par rapport à celles de la gorge et à l’inverse si on place le micro sous le niveau de la bouche.
La résonance de la gorge étant un peu plus importante, le placement par le dessus est plus naturel, car il représente un équilibre proche de celui qu’on perçoit en écoutant un individu en face.
Les proportions naturelles d’un cadre placent les yeux du personnage filmé au premier tiers supérieur de l’image.
Pour un gros plan, la distance entre le haut du cadre et la bouche est à peu près comparable à la distance entre le bas du cadre et la bouche.
Plus on élargit le plan, plus on augmente la distance entre le bas du cadre et la bouche, alors qu’au-dessus la valeur reste à peu près la même.
Pour conserver une cohérence entre plan large et plan serré, on utilise donc principalement le placement par le dessus.
Capture de la voix par le dessous
Le placement en dessous favorise la voix de la gorge et donne donc à la voix un timbre plus profond, plus imposant, mais moins réaliste.
De plus, si le micro est très proche et dans l’axe, il se trouve exposé au risque de « plosives », à savoir au souffle d’air qui sort de la bouche.
Le détimbrage est également plus marqué, si l'acteur ou l’actrice tourne la tête trop rapidement et que le micro ne suit pas parfaitement. Le timbre change ainsi énormément.
En se plaçant au-dessus, on harmonise la variation entre la position « timbrée » et la position « détimbrée », car aucune des deux n’est directement dans l’axe de la bouche.
Enfin, il est important qu’un acteur ou une actrice donne de la voix. Tout est question de rapport signal / bruit : la voix est le signal utile, et si son niveau est très faible, tout ce qui produit du son autour devient comparativement très gênant (frottement de vêtement, des pas sur le sol, manipulation d’objet, ronflement caméra, etc.).
L’opérateur du son est donc forcé d’amplifier une voix trop faible, et les autres sons, forcément amplifiés en même temps, prennent des proportions envahissantes.
Un niveau de voix élevé permet donc de rendre négligeable un frottement de vêtement pendant une phrase, des chaussures qui claquent au sol pendant un déplacement, un fond de circulation un peu bruyant en ville, etc.
Si le rapport « voix / bruit » est satisfaisant, le son est exploitable.
Pour aller plus loin :
La Chaîne du son au cinéma et à la télévision de Lucien Balibar
Paru le 06/02/2019
Éditeur Dunod
Collection Audio-Vidéo
Format 17cm x 24cm
Nombre de pages 320